J’écris sur la Saint-Valentin, alors que je n’aime pas cette fête
Actuellement, j’écris une nouvelle sur le thème de la Saint-Valentin. Cette fête n’a pas été choisie au hasard. Ou plutôt, elle est tombée à point nommé. En effet, elle répond à une de mes récentes envies : proposer une nouveauté chaque trimestre. Ainsi, quand j’ai réfléchi à ce que je pouvais produire pour le premier trimestre 2022, l’idée d’une nouvelle s’est imposée – mon rythme d’écriture n’étant pas élevé – et, en tant qu’autrice de romances, je ne pouvais décemment pas passer à côté de la fête des amoureux. Donc, je me retrouve à écrire sur la Saint-Valentin alors que je n’aime pas cette fête! Tu veux savoir comment je m’en sors? Je te laisse le découvrir dans les lignes qui suivent.
Ce que je n’aime pas dans cette fête
Outre son aspect commercial, j’ai un réel problème avec les codes de La Fête des amoureux. La liste des produits à offrir acheter est très limitée, si on veut respecter la « tradition ». Et même si recevoir des fleurs est toujours plaisant, je trouve qu’on est très loin du fameux « Plaisir d’offrir, joie de recevoir ». Entre l’un.e qui se sent obligé.e d’acheter quelque chose et l’autre qui dit un demi merci, peiné.e d’attendre des gestes d’affection le reste de l’année, on n’est pas sur du romantisme à l’état pur. OK, je grossis le trait, mais reconnaissons qu’une grosse partie de la population célèbre cette fête plutôt par obligation.
Deuxième point important: ce n’est pas un jour férié! Loin de moi l’idée de prôner l’oisiveté, mais avouons que ce léger détail empêche de se montrer original ou aventureux. Arriver du travail à la nuit tombée, filer sous la douche et se pomponner, s’embrouiller parce qu’on va arriver en retard au restaurant… Franchement, la Saint-Valentin tient plus du tour de force que de la déclaration d’amour. Et c’est après ce genre d’expérience qu’on décide d’acheter un simple bouquet pour le prochain 14 février. CQFD. Là encore, je sais que j’exagère… mais avouons que s’aimer de 17 à 21 heures (voire plus si affinités) ne justifie pas tout le tintouin publicitaire réalisé en amont.
Et puis, je dois bien le reconnaître, j’ai un soucis avec le message véhiculé par la Saint-Valentin. Chaque 14 février semble vouloir rappeler aux célibataires qu’ils ne sont pas dans la norme. Il en va forcément de même pour les couples LGBT qui doivent se heurter aux publicités majoritairement hétéro-typées. Ainsi, on peut s’inquiéter du message envoyé aux jeunes en train de s’interroger sur leur sexualité. Et au fait que, plus tard, pour la société, ils auront réussi si ils sont en couple et, encore mieux, si c’est avec quelqu’un du sexe opposé.
Donc oui, je l’avoue, Valentin et moi ne sommes pas les meilleurs amis de monde. Alors pourquoi ai-je décidé d’écrire dessus? On y vient.
Pourquoi écrire sur la Saint-Valentin, alors?
J’ai apporté un début de réponse en introduction: cette fête répond à un besoin et une envie. Et puis, je dois l’avouer, j’adore relever des défis personnels! D’ailleurs, je pense que l’écriture est un challenge permanent. Je trouve tellement intéressant d’écrire sur des thèmes ou des événements qui me laisseraient de marbre en tant que personne (spoiler alert: j’ai écrit « Que serait Noël sans un éclat de Krystal? » alors que je ne suis plus franchement attachée à cette fête), mais qui enthousiasment mes personnages. Ainsi, je me mets à leur place, je vois avec leurs yeux, j’adhère à leurs arguments. Cela me rend plus tolérante, je pense. Une bien belle façon de grandir avec ma passion.
J’en viens donc au point suivant: écrire sur quelque chose que je n’aime pas en devient un exercice de style. Je m’amuse à décrire avec emphase cette fête que je ne comprends pas vraiment et, dans le même paragraphe, j’apporte un point de vue tout à fait opposé. Je fais de la thèse et de l’antithèse, sans prendre partie. Et je trouve cela fort divertissant.
Comment je m’y prends?
En premier lieu, je crée une ambiance fidèle à la fête tout en apportant ma touche personnelle. Finalement, cette Saint-Valentin tient lieu de prétexte. Elle est là, on en parle. Elle devient presque un personnage à part entière. Et l’avantage avec les personnages, c’est qu’on peut les adorer ou les détester, tout au long du récit ou en alternance. C’est donc en la personnifiant que je ne me lasse pas d’écrire sur la Saint-Valentin, alors que je ne l’aime pas.
Autre point non négligeable: je joue avec les clichés. Comme je le disais dans la première partie, la fête des amoureux a ses codes. Il est donc facile de piocher dedans. Il ne me reste plus qu’à décider ensuite ce que je veux en faire: un incontournable pour un personnage, une niaiserie pour un autre, un sujet d’opposition voire de dispute… Je n’ai que l’embarras du choix.
Et puis, n’importe quel auteur vous le dira, il y a cette partie d’un texte qu’on ne peut pas gérer; celle où les protagonistes prennent le contrôle et vous entraînent vers des idées que vous n’auriez pas pensé exploiter. De cette façon, je me détache de mes considérations et de mes intentions. La Saint-Valentin n’est plus mon sujet, mais le leur.
Quel en est le résultat?
Le texte que j’écris est une nouvelle mettant en scène Eléa et Milan, les personnages principaux de la duologie originelle de ma saga Toy Boys. Ceux qui ont lu le tome 1 auront remarqué que mon héroïne critique ouvertement (bien que sans méchanceté) le cérémonial du mariage de sa cousine. Elle est donc mon excuse pour pouvoir critiquer la Saint-Valentin à loisir.
Sans surprise, son cher et tendre se délecte de la taquiner avec ça. Le désamour qu’elle porte à cette fête (avec un brin de mauvais fois, parfois) est une bonne raison de bousculer leur quotidien.
Au final, il en ressort une histoire qui vous fera réfléchir sur votre rapport à cette fête, et à l’amour en général; une histoire de « Saint-Valentin mais pas que », en somme. Et, sans vouloir vous spoiler, il se pourrait bien qu’elle vous mène par le bout du nez.
Je vous donne rendez-vous très bientôt, pour la sortie de cette nouvelle!
Et si vous avez des questions à me poser à son propos, n’hésitez pas à les laisser en commentaires.